Le bras de fer entre le PAM et le PJD se durcit

Fuente: 
Le Matin
Fecha de publicación: 
13 Dic 2012

Suite au clash verbal survenu au cours de la séance mensuelle de vendredi dernier, le PAM a dévoilé sa position officielle : une action en justice contre le chef du gouvernement pour diffamation.

À moins d’une semaine du clash verbal entre Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement et le groupe parlementaire du Parti de l’authenticité et de la modernité à la Chambre des conseillers dont les membres se sont retirés de la séance mensuelle consacrée aux politiques publiques ; les leaders du PAM ont vite réagi à cet incident. D’ailleurs, celui-ci n’est pas unique en son genre, notamment entre les conseillers du PAM et Abdelilah Benkirane.

Après des rumeurs ayant circulé sur une éventuelle possibilité du gel des activités des parlementaires du PAM au sein de l’institution législative ou le recours à un procès, le bureau politique du parti a décidé d’ester en justice contre le chef du gouvernement. Et ce, pour calomnie et diffamation à l’égard du PAM lors de la séance mensuelle à la Chambre des conseillers. Cette déclaration officielle a été faite par Mustapha El Bakkoury, SG du PAM lors d’une rencontre avec la presse tenue mercredi au siège du Parti. Mustpha El Bakkoury a été on ne peut plus clair : «Nous voulons rendre justice à notre parti», a-t-il précisé avant d’ajouter qu’«il n’est plus question de laisser quiconque porter atteinte ni à ce parti (PAM), ni à ses instances, ni à ses responsables.»

L’organisation d’une conférence de presse était l’un des moyens auxquels a eu recours le PAM pour manifester sa colère contre le Chef du gouvernement. Selon les pamistes, Benkirane «confond ses responsabilités en tant que SG du PJD et de chef du gouvernement.»
Aux yeux du PAM, il s’agit d’une déviation constitutionnelle. Le recours à la justice est la première étape ayant été fixée par le bureau politique du PAM. Le SG du PAM espère que Mustapha Ramid «n’agira pas sous sa casquette partisane».

De son côté, Mohamed Touhami, membre du bureau politique du PAM a indiqué que la procédure judiciaire contre le chef du gouvernement sera un véritable outil pour tester l’indépendance de la justice».
D’ailleurs, pour combler le vide juridique en matière de modalités de procédure en cas de poursuite judiciaire des responsables gouvernementaux, le PAM présentera une proposition de loi dans ce sens prochainement au Parlement. Outre le recours à la justice, le PAM «pourra également se diriger vers la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA)», a expliqué Touhami. Motif évoqué : le chef du gouvernement profite de son passage sur les médias publics, pendant les séances mensuelles, pour dénigrer le PAM.

Également en guise de riposte, le parti projette l’ouverture des concertations avec les partis de l’opposition à partir de la semaine prochaine, pour discuter les accusations formulées par le chef du gouvernement. «Les concertations seront ouvertes à tous les partis démocratiques qui sont appelés à exprimer une position claire au sujet de toutes ces accusations», a noté El Bakkoury.

Le Parti est aujourd’hui allé plus loin. Son chef de file a même appelé Abdelilah Benkirane à se retrouver «face to face» pour discuter les questions et les priorités du pays. Une sorte de confrontation directe diffusée sur les supports médiatiques audiovisuels à laquelle assisteront les citoyens. Le grand leader pamiste, Ilyass Omari, a saisi l’occasion pour tirer à boulets rouges contre le PJD.

S’agissant des partis formant la majorité, Omari s’est interrogé sur leur statut : «sont-ils des composantes de la majorité ou de simples fonctionnaires ?»
Pour le PAM, le rendement du gouvernement est faible et presque nul. Et le gouvernement n’a plus le droit d’évoquer la courte durée de son investiture pour justifier ses résultats. Un an est assez suffisant, a précisé El Bakkoury.


LE PAM critique le gouvernement

Au cours de cette rencontre, les dirigeants du PAM ont pointé du doigt, l’action du gouvernement pendant cette année.
Un délai assez suffisant pour traduire les promesses en des actes. Ainsi, une avalanche de critiques a été formulée par le parti.
Il s’agit notamment de la lenteur et la faiblesse de l’action de l’exécutif, la propagation de la prévarication dans les secteurs de l’administration et de l’économie.
À cela s’ajoute une majorité non uniforme et faible à cause entre autres de l’attitude du chef du gouvernement qui sous-estime ses alliés, ainsi que sa volonté d’anéantir le rôle de l’opposition au Parlement.

  • Le recours à la justice est la première étape ayant été fixée par le bureau politique du PAM.
  • Pour combler le vide juridique en matière de modalités de procédure en cas de poursuite judiciaire des responsables gouvernementaux, le PAM présentera une proposition de loi.
  • Ouverture des concertations avec les partis de l’opposition.

 

Soumaya Bencherki

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