Le Maroc sans gouvernement depuis six semaines

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Tout sur l´Algérie
Fecha de publicación: 
22 Nov 2016

La formation du nouveau gouvernement marocain prend de plus en plus les relents d’une « crise politique ». Six semaines après la victoire de son parti (PJD) aux élections législatives du 7 octobre dernier, le premier ministre, Abdelilah Benkirane, ne parvient toujours pas, depuis sa reconduction par le roi Mohamed VI, à former la coalition majoritaire requise pour la désignation d’une nouvelle équipe gouvernementale.

« Une paralysie gouvernementale », comme l’appelle la presse marocaine, qui risquerait de conduire à un « arbitrage royal » pour débloquer la situation. D’ailleurs, le souverain l’a clairement évoqué lors de son dernier discours, prononcé depuis la capitale sénégalaise Dakar. « La formation du prochain gouvernement ne doit pas être une affaire d’arithmétique, où il s’agit de satisfaire les desiderata de partis politiques et de constituer une majorité numérique, comme s’il était question de partager un butin électoral », a-t-il rappelé.

Concrètement, Abdelilah Benkirane n’a pour le moment réussi qu’à enrôler deux partis dans sa coalition, en l’occurrence le Parti du progrès et du socialisme (PPS) et le parti de l’Istiqlal. Insuffisant, car il lui manque encore une quinzaine de sièges pour atteindre les 198 sièges synonymes de majorité absolue à la Chambre des représentants (parlement marocain) pour la formation du nouveau cabinet ministériel, sachant que le Parti authenticité et modernité (PAM), fondé par l’influent ami du roi Fouad Ali el Himma, qui a talonné le PJD lors des élections, refuse catégoriquement de faire partie de cette majorité.

Deux choix s’imposent alors devant le premier ministre marocain : le Rassemblement national des indépendants (RNI), présidé par Aziz Akhannouch, un autre proche de Mohamed VI, et l’Union socialiste des forces populaires (USFP). Selon le site d’information marocain Le Desk, l’USFP a déjà opposé une fin de non-recevoir à Benkirane. Quant à Aziz Akhannouch, qui se trouve actuellement à Madagascar en compagnie du roi pour une nouvelle tournée africaine, campe sur sa position; à savoir l’éviction de l’Istiqlal de la coalition au profit de l’Union constitutionnelle (UC), un parti allié du RNI.

Une situation délicate pour Benkirane qui, lors d’une récente vidéo diffusée sur le site de son parti, a parlé d’ « une tentative de putsch au lendemain des élections ». « Nous sommes dans une crise politique », a-t-il tranché.

Dans ce contexte, l’idée d’une intervention directe de Mohamed VI pour remettre de l’ordre dans la scène politique marocaine semble être privilégiée. Cinq scénarios sont plausibles, d’après Le Desk : la reconduction du chef du gouvernement pour de nouvelles tractations « incertaines », le choix « d’un autre candidat » issu du PJD, autre que Benkirane, la désignation « d’un chef de gouvernement alternatif au sein du PAM », l’organisation de nouvelles élections législatives (un choix coûteux) ou bien une médiation entre Benkirane et Akhannouch.

Auteur:  Nacereddine Benkharef 

Source: http://www.tsa-algerie.com/20161122/maroc-gouvernement-six-semaines/