La CNUAC rejette l’avant-projet de révision de la Constitution

Fuente: 
MSN.com y Liberté
Fecha de publicación: 
30 Jun 2020

a Coordination nationale des universitaires estime que la mouture est loin de répondre “aux aspirations exprimées par l’insurrection citoyenne”.

La Coordination nationale des universitaires algériens pour le changement (CNUAC) rejette, dans le fond et dans la forme, l’avant-projet de révision de la Constitution dévoilé en mai dernier par la présidence de la République.

“(…) La mise en scène de son débat ne résoudra ni les problèmes des libertés ni celui de la séparation des pouvoirs et, encore moins, celui de l’indépendance de la justice”, explique la CNUAC dans un communiqué rendu public dimanche dernier.

S’ils sont convaincus que “le changement doit être fait par le peuple et non pas ‘au nom’ du peuple”, les rédacteurs du texte ne croient pas qu’il adviendra par une énième trituration de la Constitution déjà maintes fois foulée aux pieds par les différents dirigeants depuis 1996. “(…)

Le Hirak n’a, à aucun moment, revendiqué la révision de la Constitution mais l’application stricte des articles 7 et 8”, indiquent-ils très justement en estimant, du reste, que la mouture est loin de répondre aux aspirations “exprimées par l’insurrection citoyenne et ne peut répondre aux exigences d’un peuple qui aspire à sa souveraineté”.

La Coordination dénonce également l’instauration d’un prétendu débat public en plein confinement comme le prolongement du forcing opéré par le “pouvoir pour imposer une élection présidentielle fictive et illégitime”. Pour la CNUAC, il ne fait aucun doute que les pouvoirs publics ont choisi d’exclure de la révision de la Constitution les Algériens qui ne cessent de réclamer “le droit de prendre le contrôle de leur destin”.

Cette exclusion, les universitaires la voient dans la “censure qui s’abat sur les rares médias qui n’ont pas encore été domestiqués”, la multiplication des “convocations et les arrestations contre des militants du Hirak”, la nomination d’un comité d’experts par le donneur d’ordre, des consultations sélectives et une feuille de route préalablement délimitée.

“Le pouvoir en place a promis la Constitution de l’Algérie nouvelle, mais a convoqué tous les instruments de l’Algérie ancienne”, est-il encore écrit dans le communiqué. La CNUAC enfonce le clou en interpellant les promoteurs de l’avant-projet de révision de la Constitution sur la composante du Parlement appelé à valider le texte, “(….) des partis majoritaires de l’Alliance présidentielle qui a soutenu tous les mandats de Bouteflika et dont les dirigeants ont été placés en détention pour cause de crimes économiques et de corruption”, rappelle-t-elle en précisant que la Constitution doit, au contraire, être soumise à une assemblée consacrée par des élections démocratiques et non pas désignée par les cercles occultes.

Pour ces raisons et d’autres encore incluant les changements contenus dans la mouture (consolidation du pouvoir présidentiel, affaiblissement du pouvoir législatif, intronisation du poste de vice-président, envoi de troupes armées de l’ANP sur des théâtres de guerre à l’étranger…), la Coordination nationale des universitaires algériens pour le changement dénonce un “autoritarisme constitutionnel” qui tente d’imposer une révision qui ne résoudra pas la crise politique qui secoue le pays.

“Seule une transition démocratique est à même de faire émerger des institutions légitimes capables d’asseoir la deuxième république démocratique et sociale”, conclut la CNUAC.

S. Ould Ali (Liberté)

Source: https://www.msn.com/fr-xl/afrique-du-nord/algerie-actualite/la-cnuac-rej...