Les partis politiques divisés sur l’interprétation de la déclaration de Bouteflika sur les atteintes à l’armée

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Tout sur l'Algérie
Fecha de publicación: 
12 Feb 2014

Les partis interprètent différemment la déclaration faite mardi par le président Abdelaziz Boutefflika sur les atteintes à l’Armée populaire nationale. « Il n’est jamais trop tard pour bien faire », débute Djilali Sofiane. Le candidat aux élections présidentielles de 2014 et actuel secrétaire général de Jil Jadid pense que la déclaration par voie de presse d’Abdelaziz Bouteflika aurait dû se faire plus tôt, « avant toute polémique ». « Cela a entrainé des angoisses pour le peuple algérien avec tous les risques de dérapage » que cela comporte, explique-t-il.  

Mardi, le président Bouteflika a déclaré que personne n’a le droit de porter atteinte à l’armée dans un message adressé au vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée, Ahmed Gaid Salah.

Pour Sofiane Djilali, le président Bouteflika a condamné les propos de Amar Saâdani « mais également ceux qui soutiennent le quatrième mandat contre vents et marées ».  Est-ce un aveu que le président de la République ne se portera pas candidat ? En réalité, « il s’est aperçu que ses partisans sont allés trop loin et que cela risque de fortement déstabiliser le pays », poursuit-il.

Pour Aberrahmane Belayat, ancien coordinateur du bureau politique du FLN,  il faut prendre les déclarations de M. Bouteflika au pied de la lettre. Sans interprétation aucune. Il s’agirait « d’une dénonciation, d’une condamnation, d’un rejet de tout propos qui pourrait porter atteinte aux institutions de la République. « Il ne faut pas oublier que Abdelaziz Bouteflika est responsable constitutionnellement de la politique de défense nationale. Il en est le chef suprême, » réplique M. Belayat. Il revient sur l’illégalité des propos de M. Saâdani mais considère surtout que cela constitue « un rappel à l’ordre ». « On ne peut s’attaquer impunément aux institutions sans se mette en contradiction avec  la loi », estime-t-il.  Le président de la République « a donné une déclaration qui est à la hauteur de ses responsabilités  ».

Du côté du Front de l’Algérie Nouvelle (FAN), « ce n’est pas contre M. Saâdani . Il n’est pas visé par la déclaration du président de la République. Tous les Algériens sont récipiendaires de ce message », déclare Djamel Benabdessallem. Il s’agit « d’éviter les perturbations et d’apaiser le traumatisme vécu par les Algériens », poursuit-il.  C’est un peu dans la même lignée que se positionne Abbas Bouamama, sénateur RND et qui affirme que « les déclarations (de M. Bouteflika) ne visaient pas M. Saâdani. Il a, en réalité, visé plusieurs personnes ». Lesquelles ? « Toutes les personnes qui voulaient déstabiliser le pays, notamment les personnes qui ont été mises en retraite ces derniers jours ». C’est-à-dire ? « Comme le colonel Hassen », répond le sénateur. Ce dernier défend le droit pour M. Saâdani de s’exprimer en son nom propre. «  Le fait d’avoir critiquer le DRS et son patron n’est pas plus préjudiciable que des propos sur n’importe quelle autre institution », ajuste le sénateur.

Ramdane Taazib , du Parti des travailleurs (PT), décline toutes déclarations et nous invite à assister à la conférence de presse qui sera animée demain par Louisa Hanoun.

Ennahda, par la voie de Mohammed Habidi, exige « la séparation entre les pouvoirs civils et militaires ». Il appelle à ce que l’ANP continue d’assurer la protection de l’intégrité nationale, tel que stipulé dans la Constitution. Cependant  M. Habidi considère que «  le pouvoir a été le premier à avoir utilisé l’armée à ses fins, notamment lors des échéances électorales de 1991, 1997, 1999, 2004 et 2012 ».

Enfin, ce parti islamiste estime que l’intervention du président de  la République vient quelque peu en retard et qu’il aurait dû se prononcer avant le pourrissement de la situation. 

De son côté, le parti TAJ que préside Amar Ghoul a appuyé, dans une déclaration rendue publique, ce mercredi 12 février, les propos tenus par M. Bouteflika dans son message appelant à cesser les attaques contre l’armée.

Tout en dénonçant les campagnes de dénigrement menées contre l’institution militaire, TAJ considère cependant que l’unité de l’ANP est le seul gage de la stabilité du pays. A cet effet, le parti appelle les formations politiques, les personnalités nationales, les candidats à la présidentielle, la société civile et la presse algérienne à faire preuve de vigilance et à œuvrer à la préservation de l’unité nationale.

Autor: Zineb A. Maïche

Source/Fuente: http://www.tsa-algerie.com/actualite/item/5387-les-partis-politiques-div...