Accueil présidentiel pour Benflis à Batna

Fuente: 
El Watan
Fecha de publicación: 
06 Abr 2014

Il a été accueilli en triomphe. Ali Benflis, candidat indépendant à l’élection présidentielle du 17 avril, s’est rendu dans son fief, à Batna.

Batna
De notre envoyé spécial

La salle omnisports du complexe du 1er Novembre de la capitale des Aurès n’a pas pu contenir tous ses partisans. Plus de 15 000 personnes ont assisté au meeting, qui s’est tenu à 17h. Tout Batna est acquis à sa cause. Jeunes, femmes, cadres, retraités de l’armée, membres de la coordination de la garde communale, enseignants, avocats, moudjahidine, compagnons de Mustapha Ben Boulaïd, à l’instar de Si Ali Benchaïba et autres membres de la famille révolutionnaire sont venus apporter leur caution à l’enfant de la région. Ali Benflis, accompagné de notabilités de Tlemcen, Tizi Ouzou, Alger, Ghardaïa, a voulu transmettre un message : il est un rassembleur.
«Ce n’est pas en divisant les Algériens ou en les insultant qu’on peut prétendre construire un Etat», a indiqué le candidat, qui ajoute que lui s’est abreuvé à «l’école de la Révolution, des valeurs et du respect de l’autre».

Devant une salle remplie comme un œuf, l’ancien chef de gouvernement insiste sur l’accueil qui lui a été réservé à Ghardaïa, à Tizi Ouzou, à Tlemcen, à Bouira, à Ouargla, à Sétif… «Tous les Algériens m’ont ouvert les bras», a-t-il lancé dans un tonnerre d’applaudissements.
Ali Benflis a émis de vives critiques à l’encontre de ceux qui gouvernent le pays depuis quinze ans. «Celui qui veut régler les problèmes de l’Algérie, on l’accuse de faire le jeu de l’étranger, on évoque la main de l’étranger», regrette-t-il.

Et alors qu’une voix fuse, criant le nom du frère du président sortant, Saïd Bouteflika, Ali Benflis rappelle à l’ordre : «N’insultez pas les gens, nous sommes des hommes de respect.» «Ce n’est qu’avec le respect qu’on peut construire le pays. Les Algériens sont un grand peuple», tonne le candidat, ajoutant que «les nations se construisent avec des valeurs, pas avec l’insulte».  «Des armées de citoyens me soutiennent», enchaîne-t-il devant une foule très remontée contre les responsables. Dénonçant le régionalisme, Ali Benflis se dit déterminé «à remettre le train sur les rails puis partir. Moi je ne demanderai pas un troisième ou un quatrième mandat», déclare le candidat qui rend hommage à un enfant des Aurès qui a limité ses mandats à deux : «C’est un grand homme, qui a fait la Constitution de 1996. S’il n’y avait pas eu viol de cette Constitution, on n’en serait pas là aujourd’hui. Je transmets mes salutations et mon respect au président Liamine Zeroual.» L’ancien président n’a pas fait le déplacement pour assister au meeting afin de ne pas donner, selon des Batnéens rencontrés sur place, libre cours à des interprétations malsaines que pourrait susciter sa présence.

«Moi j’ai le projet qui mènera l’Algérie à bon port», indique le candidat, qui s’engage pour «un gouvernement d’union nationale et une Constitution consensuelle». «Je ne ferai pas un gouvernement des amis et des proches», lance-t-il à la foule, qui scande «Benflis président».
L’orateur promet de ramener des gens compétents, des «mains propres» pour diriger le pays. «Si je ne fais pas ce que je dis, demandez des comptes», lâche encore le candidat devant une assistance compacte et chauffée à blanc.

Décochant des fléchettes en direction du président-candidat, Ali Benflis martèle qu’«il n’y a qu’un seul Dieu, Il est Le Seul à qui l’on doit vénération» et dénonce la marginalisation des Aurès. «Il n’est pas acceptable que des citoyens continuent à vivre dans des trous dans l’Algérie indépendante», tonne l’ancien chef de gouvernement, qui en appelle à la mémoire de Mustapha Ben Boulaïd : «Si tu savais comment tes enfants vivent aujourd’hui !» Et d’évoquer la rencontre de ce grand moudjahid avec Krim Belkacem et Ouamrane à Alger. Insistant sur l’unité et la grandeur du peuple algérien, Ali Benflis rappelle : «Ben Boulaïd avait dit qu’il ne pouvait y avoir de Révolution sans la Kabylie.»

Dans la matinée, le candidat avait animé un grand rassemblement à Biskra, qui comptait environ 3000 personnes, selon les organisateurs. Avant de mettre en garde contre «les velléités de fraude de la part des faussaires pour détourner la volonté populaire», l’ancien chef de gouvernement fustige le sort réservé au valeureux colonel Chaabani, un enfant de la région, et s’engage à réhabiliter sa mémoire.
Ali Benflis a aussi animé des rencontres de proximité dans les localités de Bitam et Barika, où les citoyens le soutiennent en masse. Le candidat, qui se dit déterminé à combattre la fraude, dénonce les «naegelans qui crient à la main de l’étranger».
 

 

Autor: Said Rabia

Source/Fuente: http://www.elwatan.com/actualite/accueil-presidentiel-pour-benflis-a-bat...