Karim Younès à Paris : « Benflis est porteur d’un projet démocratique qui unit tous les Algériens »

Fuente: 
El Watan
Fecha de publicación: 
06 Abr 2014

« L’Algérie a besoin d’une politique nouvelle, d’une vision de l’avenir nouvelle, d’une élite nouvelle. Cela est possible avec un homme de combat, de dialogue, Ali Benflis » a souligné hier après midi Karim Younès, à la faveur d’un meeting qui s’est tenu dans une salle du 18èmearrondissement de Paris, non loin de Barbès. Ambiance détendue, festive et conviviale.

 

Paris / De notre correspondante

« La présidentielle 2014 est un défi majeur à relever absolument, une obligation si on veut que l’Algérie sorte définitivement de la crise », a affirmé Karim Younès. A cela des préalables, soit « laneutralité et l’indépendance de la justice », a-t-il ajouté, « autrement une dérive risque d’entraîner le pays dans le chaos ». Il reste que « la garantie de la transparence ne se décrète pas, ne se proclame pas, ne se résume pas à de grandes déclarations nationales ou internationales. Il y va de la crédibilité de l’élection elle-même et de l’institution qui en sortira ».

Quant au passif, « il ne s’agit pas de critiquer pour critiquer », « nous n’avons pas cette culture », mais « il s’agit d’apporter des solutions, notre candidat Ali Benflis en a , il a répondu aux interpellations de la société dans tous les domaines »Et cette interrogation : « Où allons-nous devant l’absence d’un réel projet démocratique qui unit tous les Algériens ? Aujourd’hui on assiste à une culture du racket, on assiste à un émiettement de la société » et « au délitement progressif de l’Etat ».Quant à la corruption, « nous en souffrons tous. Même si c’est un phénomène mondial, chez nous c’est l’impunité qui l’encourage. Chaque institution s’érige en république autonome », a souligné l’orateur.« Avons-nous le droit de nous taire ? Ce serait nous montrer complices ». « Aujourd’hui les clignotants  s’allument de plusieurs côtés, à l’intérieur comme autour de nous. Des pans entiers de la société, pas seulement les jeunes, sont tentés par l’exil. Si un jeune s’immole c’est que quelque chose ne va pas. Notre peuple est en danger, il ne faut pas croire que le mal n’arrive qu’aux autres ni qu’on peut acheter indéfiniment la paix sociale ».

« J’ai choisi la fidélité aux privilèges de la fonction (faisant allusion à ses responsabilités passées de président de l’APN et de souligner qu’il a préféré démissionner), je suis dans le même camp que celui qui essaie de faire des propositions pour la construction d’un projet démocratique. Je reste dans ce camp pour construire l’avenir ». Et pour ce faire « il faut d’abord respecter ce que nous sommes ».Pour s’en prendre à ceux qui veulent « s’accaparer l’amour du pays, le patriotisme de manière exclusive ». « L’amour de la patrie ne saurait être l’otage d’un groupe de personnes embusquées derrière les puissants du jour ». Aussi « par fidélité à notre histoire nationale, ouvrons les bras à une Algérie ordonnée, fraternelle et tolérante, dans laquelle tous les Algériens vivront leurs libertés, leur dignité dans la sécurité. Pour l’ancien président de l’APN « Il n’y a pas de république sans peuple.  De même qu’il ne peut y avoir d’Etat sans institutions crédibles, sans système judiciaire crédible, sans parlement crédible, sans espaces de liberté, sans respect de l’individu et de ses choix ». Et d’insister sur le projet de Benflis qui « est porteur d’une ambition nationale », « il en appelle à un sursaut national pour une Algérie démocratique rénovée ».

Si Benflis venait à être élu, la constitution sera modifiée de manière consensuelle, en associant toutes les expressions politiques partisanes et de la société civile et elle introduira un amendement portant sur deux mandats présidentiels seulement, a précisé Karim Younès, avec « un parlement fort qui aura la latitude de convoquer chaque semaine le chef de gouvernement et les ministres », et de rappeler que Benflis préconise « un gouvernement d’unité nationale ».

S’agissant des engagements du candidat Benflis en direction de la communauté nationale à l’étranger, Ali Benflis propose la création d’une  agence (qui canalisera les ressources humaines, matérielles, financières et qui sera gérée par les cadres issus de la communauté. Cette agence aura un rôle de trait d’union entre le pays d’origine et la communauté à l’étranger, elle se substituera à toutes les administrations. Elle pourrait avoir une représentation au niveau national pour donner à son action plus de visibilité et de fluidité dans ses opérations et initiatives qui seront interactives.

Mesures du candidat Benflis envers la communauté à l’étranger

 

Création d’un Haut Conseil de la communauté nationale à l’étranger ;  mise en place des structures nécessaires à l’intégration des compétences algériennes établies à l’étranger dans le projet de développement national ; renforcement de la représentation de la communauté nationale à l’étranger au niveau institutionnel ; accompagner et faciliter l’investissement en Algérie des Algériens non résidents ; ouverture à l’étranger de filiales de banques publiques ou création d’une banque pour la gestion courante de leurs ressources financières et de leur épargne, et accompagner les ressortissants algériens non-résidents à investir ou acquérir un logement sur le territoire national. Des produits bancaires et financiers répondant aux besoins des ressortissants algériens seront créés ; meilleur suivi et un accompagnement des étudiants algériens à l’étranger ; révision des procédures d’équivalence des diplômes ; la valorisation des centres culturels algériens à l’étranger ; amélioration de l’enseignement des langues nationales arabe et amazigh ; création des dispositifs et les assurances nécessaires au rapatriement des dépouilles mortuaires des Algériens non-résidents désireux d’être inhumés sur le territoire national ; amélioration des conditions de la mobilité vers l’Algérie

Chafia Mentalechta, députée représentant la communauté algérienne en France à l’APN

 

« Je vous le dis, ils n’aiment pas (parlant du président-candidat et de ceux qui portent sa candidature)l’émigration. Ils ont peur de nous, ils pensent que nous sommes des subversifs parce que nous vivons dans des pays démocratiques et que nous sommes familiers des pratiques de ces pays ».

Ghaleb Bencheikh / « J’ai enlevé la veste mais je ne la retournerai jamais »

 

Extraits

« Pourquoi je prends la parole ? Pourquoi Maintenant ? Ils ont dépassé toutes les normes de l’indécence. Et il ne nous est plus possible de nous taire.

On se cabre dans une religiosité crétinisante, on domestique le fait religieux. Ceux qui ont fait de l’Algérie bled Mickey sont ceux-là même qui l’ont spoliée.

Et c’est la petite histoire de l’homme qui a raté la grande histoire en rêvant d’être le Mandela du monde arabe. Il veut un quatrième mandat  alors que le troisième n’a servi à rien.

Pourquoi cette mascarade ridicule ?   Il n’est pas dit qu’il est interdit à l’Algérie d’avoir un avenir démocratique digne, ouvert sur le savoir. « L’indignation n’a de sens que si elle est suivie d’actes concrets . Et la parole en est un. Il y a lieu de voter le 17 avril et savoir comment et pourquoi on vote. Après, il faudra demander ce qu’est devenu notre vote. A vous de savoir ce qu’il faut faire le 17 avril en toute conscience ».

 

 

 

Autor: Nadjia Bouzeghrane

Source/Fuente: http://www.elwatan.com/actualite/karim-younes-a-paris-benflis-est-porteu...