Elections législatives et municipales?: Un coup de balaie général pour 2014

Fuente: 
C.R.I.DE.M.
Fecha de publicación: 
20 Dic 2012

Contrairement aux informations distillées il y a quelques jours par des sources de presse selon lesquelles la Commission électorale nationale indépendante (CENI) va fixer dans les 48 heures, une date pour la tenue d’élections législatives et municipales, les faits semblent prouver le contraire.

Selon d’autres indications, ces scrutins, qui souffrent déjà d’un retard de plus d’un an par rapport à leur délai constitutionnel, ne pourront pas avoir lieu en 2013. Certains analystes tablent pour des élections générales en 2014.

Depuis quelques jours, des bribes d’information évoquent la tenue probable d’élections législatives et municipales à une date incessante. Ces sources ont même évoqué la certitude que la CENI s’apprêterait à en fixer le chronogramme dans les 48 heures.

Ce délai est à présent dépassé et prouve toute l’inconsistance de l’information distillée. Ainsi, tout comme les remaniements ministériels sans cesse assénés comme des vérités absolues, ces échos relatifs à la CENI peuvent tout autant être classés dans la rubrique des propagandes faites au service d’agendas politiques bien particuliers.

Si côté majorité, l’impatience d’en découdre avec la Coordination de l’opposition démocratique (COD), fort d’un sentiment euphorique porté par la côte montante du président Mohamed Ould Abdel Aziz, est réelle, au niveau de l’opposition au sens large, rien n’est encore envisagé. Pour les observateurs avertis, il est d’ailleurs peu probable que ces scrutins aient lieu en 2013. Pour cela, ils avancent l’absence de toute rubrique relative à ces élections dans le Budget 2013, l’absence de toute concertation politique préalable à ces échéances et l’impréparation des bailleurs telle l’Union européenne, dont le temps de réponse en pareilles opportunités est au moins de six mois.

En effet, il est inconcevable que des élections législatives et municipales qui nécessitent des budgets colossaux puissent s’improviser d’un coup de baguette magique. Si rien n’a été prévu dans le Budget 2013, selon quelques observateurs, c’est que les autorités ne le programment pas maintenant.

D’autre part, les élections constituant une opération politique, la date de leur organisation ne peut être décidée par une seule partie au détriment des autres acteurs. Un consensus national est nécessaire pour que l’ensemble des partis politiques participent. Car, il n’est dans l’intérêt ni du président Mohamed Ould Abdel Aziz ni de la majorité que ces scrutins puissent se dérouler sans la participation de tous. Il y va de la crédibilité même des institutions qui en découleront. La CENI étant un organe à équidistance des partis a pour devoir de discuter avec l’ensemble des intervenants politiques avant de fixer une date consensuelle à tout scrutin.

Par ailleurs, rien ne pourra se faire sans les partenaires internationaux. Ces derniers n’ont pas été saisis à ce jour sur une probable organisation d’élections législatives et municipales en Mauritanie. Pour ce qui concerne, l’Union Européenne, le principal soutien financier, la règle d’usage veut qu’elle soit avisée au moins six mois avant les échéances.

En définitive, il est fort probable que les Mauritaniens attendront encore jusqu’en 2014 avant de vivre des élections générales, présidentielles, législatives et municipales. Ce sera une première dans l’histoire du pays. Le choix pour une telle option est multiple. Il permettra d’éviter la dispersion des efforts et des moyens, car il n’est pas aisé d’organiser des scrutins de telles ampleurs deux années de suite. Il est d’ailleurs un non sens de vouloir mener des législatives et des municipales en 2013, puis des présidentielles en 2014.

Les ressources seront insuffisantes autant que la disponibilité des partenaires internationaux. Pour économiser ainsi sur tous les plans, tout le monde va remettre son fauteuil en jeu, en même temps. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz, tout comme les députés, les sénateurs et les maires. Comme ça, l’opposition aura toute l’attitude de faire un bon coup de balaie une fois pour tous, au lieu d’user à deux fois la manche pour nettoyer le plancher.

Cheikh Aïdara

http://www.cridem.org/C_Info.php?article=637644