Sellal met en garde : «Nous avons une armée et des services de sécurité forts»

Fuente: 
El Watan
Fecha de publicación: 
14 Abr 2014

Panique et réaction violente. Les partisans du 4e mandat pour le candidat Abdelaziz Bouteflika montrent leur face cachée.

Affolés, visiblement, par le mauvais déroulement de la campagne menée par procuration au profit de leur candidat malade et absent, ils se mettent à accuser tous ceux qui ne partagent pas leur option. En effet, après avoir joué les victimes et dénoncé des «appels» supposés «à la violence» de leur principal rival, Ali Benflis en l’occurrence, le clan de Bouteflika formule carrément des menaces. C’est le premier représentant du président-candidat, Abdelmalek Sellal, qui s’est chargé hier, au dernier jour de campagne électorale, de mettre en garde contre toute manifestation contre une éventuelle fraude électorale.

Intervenant dans la Coupole du complexe olympique Mohamed Boudiaf d’Alger pleine de partisans ramenés de différentes wilayas, le directeur de campagne de Bouteflika passe à un autre niveau de la menace. Ce faisant, il se permet même des contradictions en l’espace de deux meetings. Avant-hier à Annaba, il avait affirmé que «l’armée n’a qu’un seul rôle, qui est la protection du peuple» ; 24 heures après, il convoque la même armée pour mettre en garde les partisans de Ali Benflis sans les citer. «Il ne faut pas écouter ces fauteurs de troubles qui sèment le désespoir. Ce sont ceux qui font du chantage en disant : ‘Soit on passe, ou c’est le dérapage.’ L’Algérie et les Algériens ont une armée et des services de sécurité forts. Personne ne peut nous déstabiliser», a-t-il lancé en présence de tout son staff de campagne, à l’exception d’Ahmed Ouyahia et de Abdelaziz Belkhadem qui ont brillé par leur absence à ce dernier show électoral.

Le souci de l’image du régime à l’étranger

A travers cette déclaration, Abdelmalek Sellal avoue une nouvelle fois la prise de parti de l’armée, et même de tous les services de l’Etat, en faveur de Bouteflika. «Nous n’acceptons pas qu’on vienne nous menacer et la loi ne l’autorise pas. Allez aux urnes», souligne-t-il.  
Après les menaces, l’orateur bifurque sur le souci majeur du clan au pouvoir : montrer une bonne image aux étrangers. Pour cela, Sellal appelle ses partisans à se rendre massivement aux urnes. «Toute les puissances mondiales nous regardent. Il faut leur montrer que l’Algérie est forte et son peuple aussi. Vos voix sont précieuses pour le 17 avril. Oui à Bouteflika ! Oui à la loyauté !», harangue-t-il la foule.

Ensuite, Abdelmalek Sellal se rattrape et tente de prêcher un nouveau discours «réconciliateur» et «unificateur». «Nous sommes des prêcheurs du bien. Nous n’excluons personne. C’est cela, la réconciliation», estime-t-il. Il revient sur le programme de son candidat visant, selon lui, à instaurer la démocratie et faire respecter le droit à la libre expression : «L’Algérie vit dans la démocratie et le développement où tout le monde peut s’exprimer librement, car Bouteflika n’a pas peur du peuple.» Faisant l’éloge de son candidat, il affirme que «la bénédiction (la baraka) de Bouteflika a profité jusqu’au domaine du football, puisque l’équipe nationale s’est qualifiée deux fois de suite à la phase finale de la Coupe du monde».

 

 

Autor: Madjid Makedhi

Source/Fuente: http://www.elwatan.com/actualite/sellal-met-en-garde-nous-avons-une-arme...