Les prémices d’une crise aigue et d’une explosion imminente au niveau de la direction du parti au pouvoir l’Union Pour la République (UPR), favorable au Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz pointent à l’horizon.
Ces présages ont commencé à émerger progressivement en surface depuis les derniers changements opérés au cours de la récente session extraordinaire du conseil national de l’UPR.
Des retrouvailles qui avaient consacré l’élection de Dr Isselkou Ould Ahmed Izidbih, président de cette formation pour succéder à l’ex leader de l’UPR Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine, ainsi que de Me Sidi Mohamed Ould Maham, Vice-président du parti au pouvoir.
L’épicentre du séisme qui menace le parti au pouvoir en Mauritanie est circonscrit à deux premiers responsables au niveau de la direction du parti.
Des observateurs estiment que Ould Ahmed Izidbih et Ould Maham sont des rivaux aux antipodes l’un de l’autre, notamment pour leur militantisme partisan, leur soutien au Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz et leur engagement à la concrétisation de son projet de société pour le pays.
Alors que l’actuel président de l’UPR est resté jusqu’à sa récente nomination dans ses nouvelles fonctions un soutien indéfectible pour un autre parti, dont il est considéré le fondateur effectif et le soutien fort de ses candidats aux dernières élections législatives et municipales contre les prétendants du parti dont il s’est vu confier dernièrement l’état-major, Me Ould Maham était au contraire aux devants des bâtisseurs du processus du Président Ould Abdel Aziz.
Le Vice-président de l’UPR le ministre de la communication et des relations avec le parlement est l’un des fondateurs de l’UPR, des porteurs tout haut de son étendard au sein du parlement et au cours des dernières élections législatives, malgré une concurrence impitoyable du parti du Sursaut de la jeunesse pour la nation, cette formation créée par Ould Ahmed Izidbih.
Des antagonismes cruels et une guerre sans merci entre un courant fondateur de l’UPR, jouissant du soutien d’une majorité écrasante et un mouvement composé d’un groupe ne disposant d’aucun actif militantiste ou de positionnements politiques s’harmonisant avec les choix et les orientations du Président de la République qui est la première référence de l’UPR.
Un parti au pouvoir désormais entre les mains de ceux qui s’étaient farouchement opposés à ses choix et à ses candidatures. Des contradictions qui atteignent le seuil des fortes hostilités dans la conception, l’orientation et les convictions.
En effet, la fidélité de Me Ould Maham au Président de la République Ould Abdel Aziz est resté inchangée, égale à elle-même, régulièrement renforcée et consolidée pour assurer le succès du programme et des choix du Président de la République, alors le parti du Sursaut ne manifeste de loyauté et de dévouement que pour son leader Isselkou Ould Ahmed Izibih, pour ses seuls intérêts politiques et socioéconomiques.
Entre les défenseurs de la cohésion du parti et de ses acquis et ceux qui manifestent des failles dans leurs rangs après l’avoir rejoint et présidé aux destinées, beaucoup de questions se posent d’elles mêmes pour tout observateur de ce processus dont le plus important est ce mystère qui entoure la précipation de Ould Ahmed Izidbih à éloigner tous les dirigeants fondateurs de l’UPR , tous ses brillants et fidèles cadres ?
Me Maham et la génération des créateurs de l’UPR réussiront-ils à assurer sa protection de la dislocation et à garantir la réussite de la campagne électorale du Président Mohamed Ould Abdel Aziz ainsi que son plébiscite pour un second mandat à la tête du pays ?
Ould Ahmed Izibih et ses compagnons réussiront-ils à raser le parti au pouvoir et à le substituer par l’un de ses orbites parmi les cercles partisans ? Des interrogations que seuls les prochains jours voire les semaines à venir peuvent élucider.
Source/Fuente: http://www.leveridique.net/index.php/actualite/1477-des-antagonismes-aig...
