Les raisons d’un 'divorce' avec le pouvoir

Fuente: 
C.R.I.DE.M.
Fecha de publicación: 
08 Ene 2013

L’hôtel El Khater a accueilli durant trois jours (du 2 au 5 janvier) la session ordinaire du Conseil national du parti Hatem qui dure trois jours. A cette occasion, le président du Conseil national de ce parti, Mohamed Abdallahi Ould Cheikh Ahmed, a déclaré que cette session se tient alors que le pays traverse une crise grave et des conditions de vie difficiles ainsi qu’un environnement sécuritaire préoccupant.

Il a ajouté : " et avec cela, nous avons l’espoir, au niveau du parti Hatem, sur la capacité de notre grand peuple de transcender cette situation difficile et, au moment où nous proclamons l’ouverture de cette session, en ce début de nouvel an, nous exprimons notre confiance dans le parcours politique de notre parti, en même temps que celui de la COD (Coordination de l’opposition démocratique), pour sortir le pays de la crise dans laquelle l’a mis le régime de la continuation de la gabegie et de la dictature ".

Quant au président du parti Hatem, Saleh Ould Hannena, il a présenté une analyse-diagnostic de la situation et le bilan des positions prises au cours de la période écoulée, notamment à partir de la décision d’intégrer la COD.

Il s’est également excusé du retard pris dans la tenue de cette session et qu’il a expliqué par la situation politique que traverse le pays, avançant qu’ils ont pris, comme démarche, que la priorité soit toujours accordée à l’intérêt général. Il a poursuivi en disant que la session se tient aussi dans un moment très sensible, tant sur le plan intérieur qu’extérieur.

En ce qui concerne la situation intérieure, les questions politiques, économiques et sociales sont préoccupantes, dira le président du parti Hatem. Sur le plan arabe, Saleh Ould Hannena dira que le " printemps arabe " continue à faire face à des défis énormes. Mais, poursuit-il, " nous sommes convaincus que l’avenir appartient aux peuples révoltés ".

Sur le plan international, le président du parti Hatem, soulignera que la position de la communauté mondiale vis-vis du problème palestinien, de l’Irak, de l’Afghanistan, et maintenant de la situation au Mali, est ambiguë et préoccupante.

Ould Hannena est aussi revenu sur le retrait de son parti de la Majorité présidentiel, parce que, dira-t-il, il est devenu clair pour nous que " rester dans la majorité est plus nuisible que profitable et une caution donnée à la dictature ".

Il a aussi expliqué que leur adhésion à la COD se situe dans le cadre du combat pacifique, avec leurs alliés de l’opposition, pour créer d’autres conditions politiques, ajoutant que le rôle de Hatem, au moment où il assurait la présidence tournante de la Coordination était des plus difficiles et en même temps des plus exaltants.

Pour Ould Hannena, le dialogue que le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz a mené avec certains partis de l’opposition n’a fait qu’aggraver la crise politique existante, parce que le pouvoir a cru se débarrasser de la COD en la contournant, mais le rassemblement du peuple autour d’elle, dans l’ensemble du territoire nationale et durant plusieurs mois, a montré le contraire et mit à nu un pouvoir dont la réalité est apparue telle quelle à l’opinion publique nationale et internationale.

Et Ould Hannena de poursuivre : " et si une telle mobilisation populaire n’a pas abouti au départ du régime ou à le pousser à la conviction qu’il faut mener des réformes réelles capables de sortir le pays de la situation dans laquelle il se trouve, elle a tout de même permis de démontrer l’incurie du pouvoir tant sur le plan politique qu’éthique et économique ".

Sur le plan politique, les élections ont été reportées sine die, par le biais de décisions anticonstitutionnelles approuvées par un parlement dont le mandat est arrivé à termes, et avec la création d’une Commission électorale nationale indépendante (CENI) rattachée au ministère de l’Intérieur, ce qui laisse présager l’organisation de scrutins frauduleux.

Saleh Ould Hannena dira que leur volonté de dépasser la crise les a poussé à réagir positivement à toute initiative se présentant comme solution à celle-ci, commençant par " l’appel de la patrie ", à celle des imams, en passant par l’initiative du président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir.

Il souligna même que Hatem a présenté sa propre initiative sous le nom " pour éviter le pire " et que la COD a également soumis la sienne pour qu’on se rende compte, finalement, que le président Ould Abdel Aziz ne peut être une partie de la solution et que l’appel à son départ devient, de plus en plus, une nécessité. Et partant, la lutte pacifique pour y arriver est le choix à suivre dans la situation actuelle.

Sneiba

http://www.cridem.org/C_Info.php?article=638305