Vote de confiance: Le nouveau gouvernement Chahed sera mis à l'épreuve

Fuente: 
Huffington Post Maghreb
Fecha de publicación: 
07 Sep 2017

POLITIQUE- Le rideau est tombé, mercredi 6 septembre, sur la nouvelle composition du gouvernement Chahed. Des retouches ont été apportées touchant notamment des postes clés des finances, de la défense et de l’intérieur. "Un gouvernement de guerre," comme l'a qualifié Youssef Chahed, le chef du gouvernement, dans son discours.

Au total, 13 ministères et 7 secrétariats d’Etat ont été modifiés. De nouvelles figures ont fait leur entrée, certains ont été reconduits tandis que d'autres ont été évincés. Parmi les nouveaux entrants paraît le directeur de cabinet de Chahed, Ridha Chalghoum, ex-conseiller économique du chef de l'Etat, qui vient d'être nommé ministre des Finances. À son tour, l'ancien ministre de la Défense Abdelkrim Zbidi a repris son poste et remplace donc l'universitaire Farhat Horchani. Quant au ministre de l'Intérieur Hédi Majdoub a été remplacé par Lotfi Brahem, qui est de formation militaire et ayant dirigé la Garde nationale (gendarmerie).

Vote de confiance ce lundi 11 septembre 2017

Composé de 28 ministres et 15 secrétaires d’Etat, le gouvernement Chahed bis affrontera, lundi le 11 septembre 2017, un vote de confiance crucial au parlement, a annoncé le conseiller chargé de la presse et de l'information à l'assemblée des représentants du peuple Hassen Fathalli.

Selon Mohamed Ennaceur, président de l’ARP, la plénière devra démarrer à 9h00. Le chef du gouvernement Youssef Chahed prononcera à cette occasion un discours.

Le vote de confiance, comment ça marche ?

Selon le règlement intérieur de l’ARP, le Président de l’Assemblée convoque une réunion du Bureau de l’Assemblée dans les deux (02) jours de la réception du dossier comprenant la demande de la tenue d’une séance de vote de confiance au gouvernement ou à un membre du gouvernement. Cette demande a été établie, ce jeudi.

Pour obtenir la confiance de l’Assemblée, il est nécessaire d’obtenir l’approbation de la majorité absolue des membres (109 voix), conformément à l’article 140 du règlement intérieur de l’ARP.

Selon le constitutionnaliste Amine Mahfoudh, le remaniement ministériel ne nécessite pas le vote de confiance par l’Assemblée des représentants du peuple. Il a précisé, à l'économiste maghrébin, la Constitution ne prévoit pas de vote de confiance pour l’équipe ministérielle du gouvernement mais uniquement pour le programme du Chef du gouvernement.

Que pensent les partis politiques de la nouvelle composition du gouvernement?

Malgré le chamboulement, la nouvelle composition annoncée par Youssef Chahed a toutefois respecté les quotas des partis représentés par le gouvernement d'Union nationale dont notamment Nidaa Tounes, Ennahdha, Afek Tounes et Al Massar. Et c'est les partis dominants au parlement qui ont la part de lion. Le parti Nidaa Tounes a, en effet, conservé ses six ministres en accaparant les ministères de souveraineté (Défense, Intérieur et Justice). Et son rival, Ennahdha a gardé ses trois portefeuilles tout en maintenant Zied Laâdhari et Imed Hammamemi dans sa composition.

Selon Abdelkrim Harouni, président du Conseil de la choura d’Ennahdha, son parti est satisfait de la composition globale. Il a indiqué, par ailleurs, sur les ondes d'Express Fm, qu'Ennahdha aurait préféré que le remaniement se limite au pourvoi des postes ministériels vacants, mais qu’il respecte, finalement la décision du chef du gouvernement de procéder à un remaniement élargi.

Le porte-parole d'Ennahdha, Imed khemri a à son tour, affirmé, sur Mosaïque Fm, la satisfaction de son mouvement en indiquant que son parti accordera sa confiance au gouvernement. Il a souligné qu’indépendamment des noms et des partis participants, le nouveau gouvernement doit se pencher sur la question économique qui représente "la priorité absolue de cette période".

Quant à Nidaa Tounes, son directeur exécutif Hafedh Caid Essebsi s’est félicité de la nouvelle composition du gouvernement, considérant que l’équipe de Youssef Chahed a été renforcée par plusieurs compétences nationales

Alors que le député de Harak el Irada, Imed Daimi, n'a pas apprécié la composition du nouveau gouvernement en émettant des réserves notamment sur la nomination du nouveau le ministre de l'Intérieur. "Cette nouvelle composition défend les intérêts de certains lobbies influents,"a-t-il dit en manifestant son refus catégorique.

S'agissant de Samia Abbou, députée d'Attayar, elle a qualifié de catastrophique le remaniement de Chahed en soulignant la déviation du pays vers une faillite non déclarée.

Le leader au sein du Front Populaire, Ammar Amroussia a annoncé au micro de Jawhara FM, que le Front n’accordera pas sa confiance au nouveau gouvernement de Youssef Chahed. Il a argué que le remaniement, établi sur le principe des quotas pour les partis de la coalition, ne représente pas la solution pour le pays et pour les problèmes du citoyen.

L’ex chef du gouvernement Mehdi Jomâa a partagé, lui aussi, son avis quant à la nouvelle composition du gouvernement en évoquant une une citation d’Albert Einstein: "La définition de la folie, c’est de refaire toujours la même chose, et d’attendre des résultats différents".

S'agissant de Samia Abbou, députée d'Attayar, elle a qualifié de catastrophique le remaniement de Chahed en soulignant la déviation du pays vers une faillite non déclarée.

Le leader au sein du Front Populaire, Ammar Amroussia a annoncé au micro de Jawhara FM, que le Front n’accordera pas sa confiance au nouveau gouvernement de Youssef Chahed. Il a argué que le remaniement, établi sur le principe des quotas pour les partis de la coalition, ne représente pas la solution pour le pays et pour les problèmes du citoyen.

L’ex chef du gouvernement Mehdi Jomâa a partagé, lui aussi, son avis quant à la nouvelle composition du gouvernement en évoquant une une citation d’Albert Einstein: "La définition de la folie, c’est de refaire toujours la même chose, et d’attendre des résultats différents".

Concernant l’UGTT, cette dernière a opté pour la neutralité. Bouali Mbarki, secrétaire général adjoint de la centrale syndicale, a déclaré, sur Shems Fm, que cette dernière respecte les choix du chef du Gouvernement.

Ainsi, pour gagner un scrutin de confiance auprès du parlement, le cabinet Chahed a besoin de 109 voix. Ennahda et Nidaa Tounes qui ont manifesté leur intention de voter pour ont plus de 130 sièges entre eux. On pourrait donc s’attendre au soutien d’au moins 150 législateurs au parlement de 217 sièges, selon les spéculations.

Source: http://www.huffpostmaghreb.com/2017/09/07/remaniement-vote-confianc_n_17...