Pourquoi les poids lourds politiques ne briguent pas le poste de maire.

Fuente: 
TSA
Fecha de publicación: 
30 Oct 2017

La campagne électorale pour les locales du 23 novembre prochain a commencé ce dimanche 29 octobre dans une indifférence totale. Une cinquantaine de partis politiques, quatre alliances et des groupes d’indépendants ont présenté 165.000 candidats, selon l’agence officielle.

Sur ces listes, les anciens ministres, les chefs des partis politiques, les cadres dirigeants et les célébrités ou animateurs vedettes sont absents. Contrairement aux législatives, les locales n’attirent pas les personnalités politiques, économiques et médiatiques connues. Pourquoi ?

Très peu de prérogatives

« Les collectivités locales n’ont aucun pouvoir, aucune mission réelle. Seules les très grandes villes peuvent intéresser les candidats », explique Rachid Grim, politologue. « En France par exemple, le maire est une autorité qui a un pouvoir, une mission, des moyens et une proximité avec les citoyens. Ici, il n’y a rien de tout ça », ajoute-t-il.

Dans les grandes démocraties occidentales, le poste de maire est souvent convoité par de grandes personnalités politiques. Avant de devenir président de la République française, Jacques Chirac a été maire de Paris. Le maire de Bordeaux Alain Juppé a occupé le poste de Premier ministre et a été candidat à la primaire de la droite aux élections présidentielles de 2017. En mai dernier, l’élection du nouveau maire Sadiq Khan a été suivie dans le monde entier.

En Algérie, le poste du maire, peu valorisant, n’est pas convoité par les poids lourds de la politique. Le maire sortant d’Alger-Centre et candidat à sa propre succession, Abdelhakim Bettache a déjà posé ce problème. « On exige beaucoup de choses du maire mais il n’a effectivement et malheureusement pas beaucoup de prérogatives », a-t-il déploré.

Le contrôleur financier, un super maire

Il a expliqué que par exemple, le contrôleur financier a le pouvoir de bloquer des projets validés par le maire. « Pour l’instant, le contrôleur financier demeure un super maire. Il est membre de la commission des marchés dont le président est le maire. Mais s’il donne un avis négatif sur un projet, ce dernier est rejeté. C’est lui qui décide réellement du ressort des projets », a expliqué Abdelhahim Bettache.

Indemnités et prestige

En Algérie, tout le monde sait qu’il vaut mieux être député que maire. Les indemnités d’un élu de l’APN sont plus importantes que celles d’un élu local. Elles s’élèvent à un peu plus de 300.000 dinars par mois. Les députés restent également plus influents que les élus locaux. Ils sont reçus par les ministres et d’autres hauts responsables du pays. Ceux issus de la majorité présidentielle peuvent même prétendre à un poste de ministre.

Assise populaire et non-cumul des mandats

Participer à des élections locales exige aussi une plus grande proximité avec les citoyens de la localité dans laquelle se présente un candidat. Ce dernier doit également être résidant dans ladite commune comme l’exige la loi. Cela n’est pas toujours évident pour un haut responsable. Certains cadres et anciens ministres par exemple habitent toujours à la résidence d’État du Club des Pins. Autre raison expliquant le peu d’intérêt des hauts responsables pour les élections locales est enfin le non-cumul des mandats. Les élus de l’APN, d’une APC ou d’une APW ne peuvent pas disposer de plusieurs mandats électifs.

Hadjer Guenanfa.

Source: https://www.tsa-algerie.com/pourquoi-les-poids-lourds-politiques-ne-brig...