Municipales: Les militiaires et les sécuritaires votent aujourd'hui

Fuente: 
La Presse
Fecha de publicación: 
29 Abr 2018

n tout état de cause, maintenant qu’on a pris la décision d’ouvrir la voie à nos concitoyens sécuritaires et militaires de prendre part à la fête de la démocratie, comme un droit acquis, il est de la responsabilité de tous de se mobiliser pour que l’expérience porte ses fruits. Et le premier fruit à cueillir est bien de les voir prendre part aux législatives et à la présidentielle de 2019

Aujourd’hui, dimanche 29 avril, est une journée historique dans le processus démocratique national amorcé à la faveur de la révolution de la liberté et de la dignité.
Pour la première fois dans l’histoire de la Tunisie, les membres des corps sécuritaire et militaire (en plus simple les soldats et les policiers) se rendront aux urnes pour participer à l’élection de quelque 7.000 conseillers municipaux qui auront la charge de gérer les 350 municipalités que compte désormais la Tunisie post-révolution.
Une première que les sécuritaires eux-mêmes qualifient d’historique en annonçant leur «adhésion entière au processus et leur détermination à faire réussir les municipales» qui se déroulent  en deux étapes : aujourd’hui pour les soldats et les policiers et dimanche prochain 6 mai, pour le reste des citoyens.
Ils seront, donc, 36 mille agents de sécurité et militaires (ceux qui se sont inscrits dans les délais impartis sur les listes électorales) à investir tout au long de la journée d’aujourd’hui de 8h00 jusqu’à 18h00, les 259 bureaux de vote ouverts par l’Isie à leur intention à travers l’ensemble de la République. Ils y accompliront leur devoir placé sous le signe des «trois non», comme l’indique le président de l’Isie, Mohamed Tlili Mansri.
Et ces «trois» non sont les suivants : «Non à l’affichage du registre des électeurs dans les bureaux de vote», «Non à l’utilisation de l’encre électorale pour des raisons sécuritaires» et enfin «Non au dépouillement le jour du vote».
Et comme attendu et même si le Code électoral a tranché l’affaire de la participation des sécuritaires et des soldats aux municipales (il est à préciser que cette participation se limite pour le moment aux municipales dans la mesure où pour les législatives et la présidentielle prévues en 2019, rien n’est acquis), l’événement continue à susciter des réactions diverses au sein même des différents syndicats sécuritaires.
Entre ceux qui parlent d’un droit garanti par la Constitution pour l’obtention duquel beaucoup de sacrifices ont  été consentis et ceux qui qualifient la participation des sécuritaires de «participation factice dans le seul but de collecter un maximum de voix», la polémique s’est installée depuis le démarrage de la campagne électorale interdite aux sécuritaires sous le prétexte de préserver leur neutralité et elle continue à diviser les sécuritaires.
On déplore parmi ceux qui s’opposent à la participation des sécuritaires plusieurs restrictions qui leur sont imposées par le Code électoral comme par exemple  le fait qu’ils ne peuvent pas se porter candidats aux municipales, qu’ils n’aient pas le droit de participer aux campagnes électorales que leurs noms ne soient pas affichés dans les bureaux où ils voteront et, enfin, l’interdiction de les prendre en photo dans les bureaux de vote.
En tout état de cause, maintenant qu’on a pris la décision d’ouvrir la voie à nos concitoyens sécuritaires et militaires de prendre part à la fête de la démocratie, comme un droit acquis, il est de la responsabilité de tous de se mobiliser pour que l’expérience porte ses fruits.
Et le premier fruit à cueillir est bien de les voir prendre part aux législatives et à la présidentielle de 2019.