Michel Aoun élu président de la République

Fuente: 
L´Orient Le Jour
Fecha de publicación: 
31 Oct 2016

Le leader maronite a obtenu 83 voix sur 127.

 

Le leader chrétien Michel Aoun a été élu lundi à la présidence de la République libanaise au second tour de scrutin avec 83 voix sur 127 par le Parlement libanais lors de la 46e séance électorale.

Au premier tour, M. Aoun n'avait obtenu que 84 voix, alors qu'il lui en fallait 86. Le second tour a fait l'objet de cafouillages. Les députés ont du voter à trois reprises. Les deux premières fois, 128 bulletins avaient été déposés dans l'urne alors que 127 députés sont présents dans l'hémicycle.

Trente six députés ont voté blanc au second tour (contre 36 également au premier tour). Sept bulletins ont été annulés (5 pour la "Révolution du Cèdre continue au service du Liban", un où il était écrit "un Parlement légal ou pas" et un au nom de "Zorba le Grec"). Une voix a également été attribuée à Sethrida Tawk (Geagea).

Le président est élu à bulletin secret, à la majorité des deux tiers des députés au premier tour et à la majorité absolue aux tours suivants (soit 65 voix). Actuellement, le Parlement ne compte plus que 127 membres après la démission du député Robert Fadel.

L'élection de M. Aoun, 81 ans, est le fruit d'un laborieux compromis entre les principales factions politiques, habituellement promptes à s'affronter sur tous les dossiers. La candidature du fondateur du Courant patriotique libre était soutenue par les Forces libanaises, le Courant du Futur, le Hezbollah et le Parti socialiste progressiste du leader druze Walid Joumblatt.

 Le nouveau président a prêté sement avant de rejoindre pour six ans le palais présidentiel de Baabda, d'où il avait été chassé il y a 26 ans par l'armée syrienne. Il devient le troisième général à accéder à la magistrature suprême.

"Je jure devant Dieu, que je respecterai la Constitution et ses lois et que je préserverai l'indépendance de la nation libanaise et la paix sur sa terre", a déclaré M. Aoun devant les députés.

Le Liban était sans président depuis le 25 mai 2014, date de la fin du mandat de Michel Sleiman. Jusqu'à maintenant, toutes les tentatives d'élire un chef de l'État s'étaient avérées infructueuses. A 45 reprises, le Parlement a essayé sans succès d'atteindre le quorum des deux tiers nécessaire pour organiser le vote, soit 86 des 127 députés (depuis la démission du député Robert Fadel). A chaque fois, les 20 élus du groupe parlementaire de M. Aoun et les 13 députés du Hezbollah ont boycotté les séances.
 

Célébrations
Dès lundi matin, les militants du Courant patriotique libre (CPL), fondé par M. Aoun, étaient rassemblés près des différents bureaux du parti à travers le pays. Des marches et des rassemblements de célébration sont prévus sur l'ensemble du territoire. Le cabinet du fondateur du CPL a publié un communiqué appelant ses partisans à la retenue. Dans certaines régions, les partisans de Aoun ont déjà érigé des bannières vantant les mérites "d'un président fort" qui peut "faire des miracles".

 L'élection de M. Aoun devrait permettre au leader du courant du Futur, Saad Hariri de devenir Premier ministre, un poste qu'il avait déjà occupé entre 2009 et 2011. En annonçant son soutien à M. Aoun, M. Hariri expliquait son choix par la nécessité de "préserver le système politique, renforcer l’État, relancer l'économie, prendre nos distances avec la crise syrienne".

Cette percée intervient dans un contexte de paralysie des institutions publiques à cause d'un malaise politique généralisé dans un Liban voisin de la Syrie en guerre. Les autorités, minées par la corruption, s'avèrent également incapables d'offrir à la population les services de base comme le ramassage des ordures, le courant électrique, l'eau potable ou l'épuration des eaux usées.

Adulé par ses partisans, Michel Aoun a néanmoins des détracteurs qui le décrivent comme un homme colérique et capable d'audacieuses volte-face politiques.

Source: http://www.lorientlejour.com/article/1015657/michel-aoun-elu-president-d...