Le "Kadimoune" veut déposer plainte contre l'organisation du congrès national

Fuente: 
Huffpost
Fecha de publicación: 
23 Mar 2018

Le courant est clairement opposé à ce que le secrétaire général du parti, Nabil Benabdellah, brigue un troisième mandat.

Il veut se faire entendre. Le courant né au sein du PPS sous le nom de “Kadimoune” (“Nous arrivons”) compte saisir la justice la semaine prochaine. “Nous sommes en train de constituer un dossier pour déposer plainte contre toutes les irrégularités constatées auprès du comité central (CC) lors du congrès extraordinaire qui devait préparer le congrès national”, déclare au HuffPost Maroc le coordinateur du courant, Hassan Benkabli. 

Alors que les préparatifs sont en cours pour la tenue du 10e congrès national du PPS les 11, 12 et 13 mai à Bouznika, “Kadimoune”, lui, ne renonce pas à sa volonté d’y faire barrage. “Nous revendiquons l’annulation pure et simple du congrès national, ainsi que de tous les rapports/documents y afférents. Il faut reprendre le processus du début auprès du CC”, estime-t-il.

Et pour cause, “Kadimoune” remet en question la validité de toutes les décisions prises “sans qu’il y ait quorum”. “Le CC compte 1272 membres et pour avoir la majorité il faut un nombre de 636 sauf décès. Or, ce chiffre n’a jamais dépassé, en réalité, les 200 pour trancher sur des questions cruciales”, affirme Hassan Benkabli. Et d’ajouter que “certains membres présents aux réunions du CC n’en font pas toujours partie”. 

Course contre la montre

Le courant se lance dans une course contre la montre, convaincu que sa raison d’être relève de l’urgence de sauver “le vrai PPS” d’un naufrage. Clairement opposé à ce que le secrétaire général du parti, Nabil Benabdellah, brigue un troisième mandat, “Kadimoune” croit dur comme fer qu’il est temps de tourner “la page des échecs” pour entamer celle “des réformes”. 

Pour le moment, rien n’empêche Nabil Benabdellah de se porter à nouveau candidat à la tête du PPS. A la conférence de presse que le bureau politique du parti a organisé mardi dernier à Rabat, Benabdellah n’a pas souhaité se prononcer sur la question. Il a, par contre, tenu à préciser que “toute décision passe par la majorité” et qu’il n’a jamais “pris de décision d’une manière unilatérale”. 

Une réponse à ceux qui prétendraient le contraire. D’ailleurs, pour lui, “Kadimoune” ne représente aucunement un danger face ”à un parti uni et solide”. Quant à la volonté de ce courant de saisir la justice, un membre au PPS explique au HuffPost Maroc qu’il existe une procédure interne que tous les membres sont tenus de respecter. “Le PPS dispose d’une commission nationale désignée par le CC qui est chargée d’assurer le suivi et d’examiner les requêtes notamment celles liées aux contestations. Il est également doté d’une instance nationale de surveillance politique et la gouvernance qui tranche dans toutes les irrégularités”, affirme ce membre. Et de préciser qu’au sein du parti “Il faut passer par ces deux entités pour prouver l’existence d’un dysfonctionnement avant de recourir, en dernier lieu à la justice”, souligne cette source, précisant que ne pas respecter cette procédure interne représente “une violation”.

“Kadimoune” ne partage pas cet avis. “Le parti ne dispose pas d’un règlement interne conforme à la loi sur les partis politiques. Nous n’avons pas souhaité soumettre nos remarques aux deux entités parce que celles-ci, pour nous, relèvent de simples formalités et celui qui tranche reste le même”, réagit le coordinateur du courant.

Affaire à suivre...   

Leila Hallaoui

https://www.huffpostmaghreb.com/entry/pps-le-courant-kadimoune-compte-de...