Election au Néo-Wafd : Le statu quo

Source: 
Al Ahram Hebdo
Publication date: 
Apr 30 2014

Al-Sayed Al-Badawia été réélu vendredi 25 mars en tant que président du parti du Néo-Wafd, un poste qu’il occupe depuis 2010. Immédiatement après l’annonce des résultats du scrutin, l’adversaire d’Al-Badawi, Fouad Badrawi, a démissionné de son poste de secrétaire général du Néo-Wafd. Al-Badawi avait rejoint les rangs du Néo-Wafd en 1984, a servi comme secrétaire général de 2000 à 2005, et a intégré le haut comité du parti en 2006. Al-Badawi a déclaré dans son discours après les élections que le parti continuera « à jouer un grand rôle dans la vie politique ». « Le Néo-Wafd était contre la politique de Moubarak et contre Mohamad Morsi et la confrérie des Frères musulmans. Les jeunes du parti ont joué un grand rôle dans la révolution du 25 janvier », a déclaré Al-Badawi. Il a promis de mieux organiser le parti et de donner plus de place aux jeunes au sein du haut comité au cours des prochaines années. Le Néo-Wafd a annoncé qu’il soutenait le maréchal Abdel-Fattah Al-Sissi à la prochaine élection présidentielle.

 

Le sentiment général au sein du parti est que ces élections n’auront apporté aucun changement réel à la tête du parti. Aussi bien Al-Badawi que Badrawi sont des anciennes figures de l’opposition « apprivoisée » de l’ère Moubarak. La situation est la même dans la plupart des partis politiques issus de l’ère Moubarak comme le parti du Rassemblement progressiste unioniste (UPR, gauche) et le Parti nassérien. Ahmad Abd-Rabou, professeur à la faculté de sciences politiques à l’Université du Caire, analyse cette situation : « Il n’y a pas de véritable changement au sein des partis politiques en Egypte car le pays vit toujours avec l’esprit du régime de Moubarak. Ce sont les mêmes figures anciennes qui sont présentes sur la scène politique. En fait, la situation des partis d’opposition après la révolution de 2011 est restée la même. Les jeunes n’ont pas de place au sein de ces partis. Les anciens leaders ont gardé de bonnes relations avec le régime ». Al-Badawi est un hommes d’affaires, PDG d’une grande compagnie pharmaceutique, Sigma.

 

Il est également PDG de la chaîne de télévision Al-Hayat. Al-Badawi n’a jamais été un opposant farouche avant ou après la révolution. Il a participé aux législatives de 2010 bien que d’autres partis d’opposition aient refusé d’y prendre part à cause des mesures prises par le pouvoir à l’époque pour assurer une large victoire au PND. Il avait accepté de rencontrer l’ancien président islamiste Mohamad Morsi malgré le refus du Front national du salut (FNS) alors que l’opposition avait refusé le référendum sur la Constitution.

 

Selon Abd-Rabou, le cas du Néo-Wafd sera dominant dans la vie politique durant les années prochaines : « Je crois que nous revenons à l’état d’immobilisme politique qui prévalait avant la révolution de 2011 avec des partis politiques faibles ou apprivoisés par le pouvoir. Le discours politique et médiatique est axé seulement sur le terrorisme ». Mona Ezzat, un des fondateurs du parti Pain et liberté, explique : « Le problème est qu’il y a une volonté que ces partis soient gérés par des dirigeants qui ont des relations avec le pouvoir et qui ont de bonnes relations avec le régime ou qui ont de l’argent. Dans les nouveaux partis, la situation est différente. Ces partis renferment des personnalités qui ont des relations avec le régime mais aussi des jeunes et des activistes qui préfèrent le changement total. Cela crée un équilibre mais crée aussi un état de conflit. Dans mon cas, j’ai quitté l’Alliance populaire pour fonder un parti qui s’intéresse seulement à réaliser la démocratie, la liberté et la justice sociale sans avoir des calculs avec le régime » .

 

May Atta et Gamila Abdel-Sattar

 

Source/Fuente: http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/1023/1/130/5771/Election-au-N%C3%A...